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Les écrans et nos enfants : Comprendre, réguler et accompagner un usage sain

 

Les écrans et nos enfants : Comprendre, réguler et accompagner un usage sain

 

I. L’omniprésence des écrans : un défi moderne pour les parents

1. L’évolution du rapport aux écrans : d’outil à nécessité

Il n'y a pas si longtemps, les écrans étaient perçus comme des outils accessoires dans la vie quotidienne, utilisés principalement pour le travail ou le divertissement. Cependant, aujourd'hui, ils sont devenus des nécessités dans la vie moderne. "Les écrans ne sont plus des gadgets, ils sont des instruments de connexion à notre monde", affirme Sherry Turkle, sociologue et auteure de Alone Together. Le travail, les études, la communication et le divertissement passent par les écrans. Ainsi, ils sont devenus omniprésents, et leur absence dans la vie des jeunes est presque impensable.

Cette évolution modifie les relations humaines et l’apprentissage. Les enfants d’aujourd’hui sont souvent des digital natives, n’ayant jamais connu un monde sans Internet. Un exemple marquant de cette évolution est celui d’Emma, 10 ans, qui préfère rechercher des réponses à ses questions sur YouTube plutôt que dans des livres, reflétant ainsi le passage de l'outil à la nécessité.

2. Les écrans dans la vie quotidienne : une immersion dès le plus jeune âge

La question n'est plus de savoir si les enfants sont exposés aux écrans, mais quand et comment cette exposition commence. Les écrans sont présents dans les foyers dès les premières années de vie, souvent sous forme de téléviseurs, de tablettes ou de téléphones mobiles. Même des tout-petits, en maternelle, sont déjà familiarisés avec des interfaces tactiles et des applications éducatives. Les études montrent que l'exposition précoce aux écrans peut interférer avec le développement des capacités motrices et de communication des jeunes enfants, un phénomène décrit par le Dr Dimitri Christakis, pédiatre et chercheur.

Un exemple de ce phénomène pourrait être celui de Lucas, âgé de 3 ans, qui est déjà capable de naviguer sur des applications éducatives sur tablette, mais éprouve des difficultés à se concentrer pendant les activités de groupe à l'école.

3. Pourquoi la gestion des écrans est devenue un enjeu parental crucial

Les parents se retrouvent aujourd'hui face à un véritable dilemme numérique : comment équilibrer l’usage des écrans tout en garantissant un développement sain et équilibré pour leurs enfants ? "La technologie n'est ni bonne ni mauvaise, elle est ce que nous en faisons", soulignait l'expert en éducation Neil Postman. L'enjeu pour les parents est donc d'accompagner les jeunes dans l’usage des écrans tout en préservant des moments de déconnexion, essentiels pour l'équilibre émotionnel et physique.

Les jeunes sont confrontés à des pressions sociales, des risques de dépendance, et une exposition à des contenus inappropriés. Il est donc primordial de fournir aux enfants un cadre de référence structuré, dans lequel l’usage des écrans est géré de manière consciente et bienveillante. La question n’est pas de tout interdire, mais de trouver des moments pour les autres activités essentielles.

II. Les impacts des écrans sur le développement de l’enfant et de l’adolescent

1. Développement cognitif et apprentissage : quelles conséquences ?

Les écrans ont un impact direct sur les capacités cognitives des jeunes. Bien que certains contenus éducatifs puissent stimuler l’intellect, une exposition excessive aux écrans peut altérer certaines capacités cérébrales essentielles. Le Dr John Hutton, neuro-développeur, note que l’usage excessif des écrans chez les jeunes enfants limite le temps consacré à des activités créatives ou sensorielles, ce qui freine leur développement cognitif.

Par exemple, un enfant qui passe plusieurs heures par jour sur des jeux vidéo interactifs risque de voir sa capacité à se concentrer ou à résoudre des problèmes complexes altérée, car ces activités sollicitent principalement une réactivité immédiate, mais pas une réflexion à long terme.

2. Effets sur la concentration et la mémoire : mythe ou réalité ?

Des recherches multiples montrent qu’une consommation excessive d’écrans affecte la concentration et la mémoire de travail. Les adolescents qui passent trop de temps devant les écrans ont plus de difficulté à rester concentrés sur des tâches longues et complexes, car le cerveau s’habitue à la stimulation rapide que fournissent les jeux vidéo et les réseaux sociaux.

Prenons l'exemple de Sarah, 14 ans, qui, malgré de bonnes compétences scolaires, peine à se concentrer pendant ses révisions, ce qui s’explique par la dispersion de son attention causée par une consommation excessive de contenu numérique. Ces distractions, souvent invisibles, affectent ses capacités à emmagasiner des informations à long terme.

3. Sommeil et rythmes biologiques : l’impact des écrans sur le repos

Il est bien établi que les écrans perturbent le sommeil, notamment à cause de la lumière bleue qu’ils émettent. Cette lumière interférerait avec la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. Le résultat : des troubles du sommeil chez les adolescents, qui, par manque de repos, éprouvent des difficultés à rester concentrés ou à réguler leurs émotions durant la journée.

Imaginons Clément, 16 ans, qui passe des heures à discuter sur ses réseaux sociaux le soir. Résultat : il se couche tard, ce qui perturbe son rythme biologique et l’empêche de se réveiller en forme le matin pour aller à l’école.

4. Conséquences sur le bien-être émotionnel et la santé mentale

L’exposition prolongée aux écrans, en particulier aux réseaux sociaux, est liée à un augmentation de l’anxiété et de la dépression chez les adolescents. La pression des comparaisons sociales et l’exposition constante à des vies idéalisées peuvent fragiliser l'estime de soi des jeunes.

Un exemple de ce phénomène est celui de Léa, 15 ans, qui, après avoir passé plusieurs heures sur Instagram, se sent constamment inférieure à ses camarades, car elle se compare à des images qui ne correspondent en rien à la réalité. Les études de la psychologue Jean Twenge démontrent que le temps passé sur les réseaux sociaux est directement lié à une baisse de l’estime de soi.

III. Les risques liés à une surexposition aux écrans

1. Addiction aux écrans : reconnaître les signes avant-coureurs

L'addiction numérique est un risque grandissant pour les jeunes. Les signes avant-coureurs incluent l’irritabilité lorsqu’ils sont privés d’écrans, des tentatives répétées de contrôler leur usage, ou une compulsion à se connecter même lorsqu’ils n’en ont pas besoin. L'addiction se manifeste souvent de manière insidieuse, avec des conséquences qui peuvent affecter leur vie sociale, scolaire et familiale.

Un exemple : Thomas, 13 ans, qui passe des heures à jouer à des jeux vidéo en ligne et se fâche dès que ses parents lui demandent d’éteindre son ordinateur. Ses amis commencent à se détourner de lui, et ses résultats scolaires en pâtissent.

2. Sédentarité et obésité : quand le numérique limite l’activité physique

L’une des conséquences les plus visibles de l’usage excessif des écrans est la sédentarité. Les jeunes qui passent beaucoup de temps devant les écrans réduisent leur temps d’activité physique, ce qui augmente les risques de maladies comme l’obésité. Les études de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) révèlent qu’un usage prolongé des écrans, associé à un manque d’exercice physique, est un facteur majeur de l’obésité infantile et adolescente.

Exemple concret : Inès, 12 ans, passe de longues heures devant la télévision et sur ses jeux vidéo, négligeant les jeux extérieurs ou même les simples activités physiques comme marcher ou faire du vélo. Elle commence à prendre du poids et se sent moins énergique.

3. Cyber-harcèlement et dangers en ligne : protéger son enfant du numérique

Les risques liés à la cyber-sécurité et au cyber-harcèlement sont malheureusement des réalités que les parents doivent prendre en compte. Les adolescents sont exposés à des contenus inappropriés, à des discours de haine, et parfois à des attaques ciblées sur les réseaux sociaux. Il est essentiel de fournir aux jeunes les outils nécessaires pour se protéger, en les élevant à une culture numérique responsable.

Un exemple de situation : Pauline, 16 ans, victime de cyber-harcèlement sur un réseau social, se retrouve complètement isolée et déprimée. Heureusement, ses parents, après l’avoir découverte, l’ont aidée à signaler l’incident et à renforcer la confidentialité de ses comptes.

4. Influence des réseaux sociaux : pression sociale et estime de soi

Les réseaux sociaux jouent un rôle clé dans le renforcement des pressions sociales. Les jeunes, en particulier les adolescentes, sont souvent confrontés à des standards de beauté et de succès irréalistes qui nuisent à leur estime de soi. Les études montrent une corrélation directe entre l’usage excessif des réseaux sociaux et les troubles alimentaires, l’anxiété et la dépression chez les jeunes.

Prenons l’exemple de Clara, 14 ans, qui se sent constamment sous pression à cause des photos qu’elle publie sur Instagram et du nombre de likes qu’elle reçoit. Cela affecte son humeur et son image corporelle, rendant ses interactions sociales plus difficiles.

IV. Comprendre le rôle des écrans dans la vie des jeunes

1. Un outil de divertissement, d’éducation et de socialisation

Les écrans, loin d’être de simples instruments de distraction, sont aujourd’hui des outils multifonctionnels dans la vie des jeunes. Ils sont à la fois des sources de divertissement (jeux vidéo, séries, films), mais aussi des outils d’éducation (cours en ligne, applications éducatives) et de socialisation (réseaux sociaux, messagerie instantanée). Le rôle des écrans dans la construction des jeunes d’aujourd’hui est indéniable, tant au niveau de leurs compétences numériques que de leur capacité à se connecter avec leurs pairs.

Prenons l’exemple d'Alex, 14 ans, qui utilise son téléphone pour rester en contact avec ses amis via des applications de messagerie. Mais il l’utilise également pour ses devoirs en ligne, apprendre de nouvelles compétences via des vidéos éducatives, ou même suivre des cours à distance. Les écrans sont un outil dans sa vie quotidienne, qui touche presque tous les aspects de son existence, à la fois personnel et scolaire.

2. L’écran comme échappatoire : comprendre les besoins sous-jacents

Pour certains jeunes, l’écran devient un refuge, une manière de fuir une réalité qu’ils jugent difficile à affronter. En période de stress scolaire, de conflits familiaux ou d’isolement social, les écrans peuvent offrir une évasion temporaire. Cependant, derrière cette échappatoire se cachent souvent des besoins non satisfaits : un besoin d’attachement, de validation sociale ou même d’affirmation de soi.

Par exemple, Marie, 17 ans, se plonge souvent dans les jeux vidéo pour échapper à ses préoccupations scolaires et familiales. Les jeux en ligne, avec leur forte composante sociale, lui permettent de se sentir valorisée et connectée à un groupe. Cependant, ce comportement peut devenir problématique si les besoins sous-jacents ne sont pas abordés, comme l’absence de soutien émotionnel ou la gestion des émotions face à des défis réels.

3. La perception des écrans par les enfants et les adolescents

Les jeunes ont une perception des écrans qui diffère largement de celle des adultes. Pour eux, l’écran représente un moyen de communication direct et instantané avec leurs amis et le monde. Selon une étude de Jean Twenge, sociologue, les jeunes générations sont plus enclines à considérer les écrans comme des extensions naturelles de leur réalité plutôt que des objets externes. Les adolescents, en particulier, sont souvent plus vulnérables à la dépendance numérique car ils associent l’utilisation des écrans à leur identité et à leur appartenance sociale.

Lucas, 15 ans, voit son téléphone comme une extension de lui-même, indispensable pour maintenir sa place dans son cercle social. Il communique constamment avec ses amis via des applications de messagerie, et un jour sans notification peut lui sembler une rupture de lien.

V. Établir un cadre sain et équilibré d’utilisation des écrans

1. Fixer des règles claires et adaptées à l’âge

Établir un cadre d’utilisation des écrans commence par la mise en place de règles claires et adaptées à chaque étape du développement. Un enfant plus jeune aura besoin de plus de structure et de limites temporelles, tandis qu’un adolescent pourra bénéficier de plus d’autonomie et de discussions sur la gestion responsable. Le cadre doit être flexible, évolutif, et toujours en lien avec les valeurs familiales.

Par exemple, pour une famille avec des enfants de 7 et 12 ans, des règles pourraient stipuler que les écrans ne sont autorisés que pendant des plages horaires spécifiques et après avoir effectué les devoirs et les tâches ménagères. À l’adolescence, ces règles peuvent évoluer pour intégrer un contrôle plus souple, mais avec des discussions régulières sur les limites et les attentes.

2. Encourager une consommation active et responsable des écrans

L’objectif n’est pas de tout interdire, mais d’encourager une consommation active et responsable des écrans. Il s’agit de transformer l’utilisation passive (consommation de contenu sans réflexion) en une utilisation plus réfléchie, éducative et créative. Par exemple, encourager un enfant à créer du contenu (vidéos, dessins, blogs) plutôt qu’à être seulement spectateur.

Un adolescent, comme Julien, 16 ans, pourrait être invité à utiliser son smartphone pour documenter un projet scolaire via des recherches en ligne, des applications de montage vidéo, ou même pour discuter avec des camarades d’un sujet scolaire. Cette approche permet de réorienter l’usage des écrans vers des activités constructives tout en gardant un aspect social et ludique.

3. Apprendre à différencier les usages éducatifs et récréatifs

Il est essentiel d’aider les jeunes à différencier les usages éducatifs et récréatifs des écrans. En fournissant un cadre spécifique pour l’apprentissage en ligne, les jeux vidéo et le temps libre, on leur apprend à réguler leur usage de manière autonome. Les écrans ne doivent pas devenir un substitut à des activités de détente naturelles, mais plutôt un complément.

Prenons l'exemple d'Elise, 13 ans, qui utilise sa tablette pour faire ses devoirs sur des applications éducatives et pour réviser ses leçons. Cependant, elle doit également avoir des plages horaires définies pour des activités purement récréatives comme regarder des vidéos ou jouer à des jeux en ligne. Cela permet d’éviter une saturation numérique tout en équilibrant les bénéfices des écrans.

VI. L’importance du dialogue et de l’accompagnement parental

1. Communiquer avec bienveillance et sans diaboliser les écrans

Le dialogue autour des écrans doit se faire dans un climat de bienveillance, sans jugement ni diabolisation. Les parents peuvent éviter de dire "les écrans sont mauvais pour toi", mais plutôt "comment utilises-tu ton téléphone et qu'est-ce que cela t'apporte ?". Ce type de dialogue favorise l’écoute et la compréhension, et évite de pousser les jeunes à une rébellion contre des interdictions excessives.

Claire, mère de deux adolescents, préfère discuter ouvertement avec ses enfants sur les contenus qu’ils consomment, plutôt que de les interdire catégoriquement. Elle leur explique que l’usage des écrans peut être bénéfique, mais qu’il doit être équilibré et responsable. En réponse, ses enfants se sentent plus à l’aise pour exprimer leurs préoccupations ou leurs tentations d’utilisation excessive.

2. Instaurer un climat de confiance pour éviter le conflit

Un climat de confiance entre les parents et les enfants est fondamental pour éviter les conflits. Les parents doivent être à l’écoute, prêts à comprendre les besoins et les désirs des jeunes, tout en leur offrant des perspectives de gestion des écrans. Lorsque le dialogue est ouvert, les règles sont mieux acceptées et les conflits sont moins fréquents.

Par exemple, avec son fils de 14 ans, Marc décide de créer un accord familial sur l’utilisation des écrans. Ensemble, ils décident des règles de base (temps d’écran limité à 2 heures par jour, pas d’écrans à table, etc.) et réévaluent ces règles tous les mois. Cela renforce le sentiment de partenariat, plutôt que de confrontation.

3. Expliquer les enjeux et responsabiliser progressivement

Les jeunes doivent être responsabilisés progressivement en leur expliquant les enjeux sous-jacents à une utilisation équilibrée des écrans : l’importance du sommeil, des interactions sociales réelles, de la concentration, etc. En apprenant à gérer leur temps d'écran, les jeunes développent des compétences en matière de gestion du temps, de prise de décision autonome, et d’autodiscipline.

Ainsi, Anaïs, 15 ans, a appris à équilibrer ses activités grâce à l’accompagnement de ses parents. Plutôt que d’imposer des restrictions strictes, ses parents l’ont guidée pour réaliser un planning d'activités et lui ont expliqué les bienfaits d’une journée sans écran.

VII. Des alternatives aux écrans pour un mode de vie équilibré

1. Encourager les activités physiques et extérieures : redécouvrir le mouvement naturel

Les écrans peuvent capturer toute notre attention, mais rien ne remplace les bienfaits d’une activité physique régulière. "Le mouvement est essentiel pour le cerveau", explique le Dr John Ratey, professeur à Harvard. Il n’est pas question de pratiquer un sport intensif, mais de redonner aux enfants et aux adolescents la possibilité de bouger, de courir, de jouer à l’extérieur. Que ce soit une simple promenade, une partie de football entre amis, ou une balade à vélo, l’exercice physique améliore non seulement la santé physique mais aussi la santé mentale.

Exemple : chaque samedi matin, une famille peut organiser une activité sportive commune, comme une randonnée ou un jeu de ballon dans un parc. Cela crée des moments de partage, d’échange et de bien-être, loin des écrans.

2. Redécouvrir le plaisir des jeux de société et des loisirs créatifs : des moments de connexion réelle

Les jeux de société, les puzzles, ou les activités manuelles comme la peinture ou la construction en Lego peuvent être des alternatives ludiques et enrichissantes aux écrans. Ces activités permettent aux enfants et adolescents de développer leur imagination, leur logique et leur capacité à travailler en équipe. En plus, elles favorisent la concentration et l'introspection.

Par exemple, une soirée hebdomadaire de jeux de société en famille peut renforcer les liens familiaux et offrir une pause bénéfique pour tous. Les jeunes adolescents, souvent accros aux écrans, se réapproprient progressivement ces activités sans pression.

3. Favoriser la lecture et les interactions familiales : cultiver l’imaginaire et la proximité

La lecture est une alternative précieuse aux écrans. Elle développe la concentration, l’imaginaire et la réflexion. "Les livres offrent un monde infini d’aventures, de découvertes et d'apprentissage", soulignait l’écrivain C.S. Lewis. Encourager la lecture à haute voix, ou encore instaurer une routine où chaque membre de la famille lit pendant un moment de la journée, est un moyen de favoriser à la fois l'autonomie et la proximité familiale.

Un exemple simple : chaque soir, instaurer un moment de lecture en famille où chacun lit son propre livre ou une histoire à haute voix, favorise une atmosphère apaisante avant le coucher et permet de tisser des liens.

VIII. Adopter de bonnes pratiques en tant que parent

1. Être un modèle : l’importance de la cohérence entre le discours et l’exemple

Les parents sont les premiers à influencer les habitudes de leurs enfants, en particulier en ce qui concerne la gestion des écrans. Il est crucial que les parents soient eux-mêmes conscients de leur usage des technologies. La cohérence entre les paroles et les actes est essentielle. Un parent qui limite son propre temps d’écran et qui privilégie les moments en famille incarne l'exemple à suivre.

Ainsi, si vous voulez que vos enfants respectent les moments sans écran, commencez par vous-même. Par exemple, lors des repas en famille, engagez une discussion sur des sujets d'actualité ou des expériences vécues plutôt que de consulter constamment vos mails ou réseaux sociaux.

2. Créer des moments sans écrans en famille : redonner de la qualité au temps partagé

Les moments en famille sans écrans sont des occasions pour renforcer les liens affectifs et créer des souvenirs communs. Il est important d’instaurer des règles simples, comme ne pas utiliser les téléphones à table ou lors des moments de loisirs partagés.

Par exemple, pendant les repas, la règle peut être de ne pas utiliser les écrans, permettant ainsi à chaque membre de la famille de se concentrer sur les échanges, la communication et la convivialité. Ce type de cadre renforce non seulement la cohésion familiale, mais crée également une atmosphère détendue et propice à la discussion.

3. Apprendre à gérer sa propre consommation numérique : l’auto-régulation pour les adultes

Les adultes, eux aussi, doivent apprendre à gérer leur propre consommation numérique. Un parent qui passe des heures sur son téléphone ou son ordinateur, même en présence de ses enfants, montre un mauvais exemple et peut involontairement encourager la dépendance des jeunes.

En adoptant une approche consciente, comme limiter l'utilisation des écrans à certains moments de la journée ou pratiquer la déconnexion totale pendant les moments familiaux, les parents peuvent mieux gérer leur propre relation avec le numérique. De plus, en expliquant les raisons de cette gestion aux enfants, ils les aideront à comprendre l’importance de l’équilibre dans l’usage des écrans.

IX. Les outils et solutions pour accompagner les enfants et adolescents

1. Applications et contrôles parentaux : quelle efficacité ?

Les contrôles parentaux, à travers des applications dédiées ou des fonctions intégrées dans les appareils, peuvent aider à gérer le temps d'écran des jeunes. Cependant, il est important de ne pas voir ces outils comme des solutions définitives. "La technologie peut être un allié, mais elle ne remplace pas l'éducation", affirme le Dr. Catherine Lemoine, psychologue.

Il peut être utile de définir des règles d’utilisation dès le début. Par exemple, limiter l’usage des jeux vidéo ou des réseaux sociaux à un certain nombre d’heures par jour, ou interdire les écrans après une certaine heure pour favoriser un bon sommeil.

2. Les ressources éducatives pour sensibiliser aux dangers du numérique : l’éducation numérique à l’école et à la maison

Il est essentiel d’éduquer les jeunes aux dangers du numérique dès leur plus jeune âge. De nombreuses ressources pédagogiques, comme des livres, des films ou des programmes scolaires, peuvent aider à sensibiliser les enfants et les adolescents aux risques liés à l’utilisation excessive des écrans, tels que la cyberdépendance, le harcèlement en ligne ou la gestion des données personnelles.

Par exemple, des ateliers en école primaire ou secondaire peuvent être organisés pour expliquer les enjeux du numérique et sensibiliser les jeunes à une utilisation responsable. À la maison, les parents peuvent initier des discussions sur les dangers du cyber-harcèlement et des contenus inappropriés, tout en veillant à ce que leurs enfants aient les bonnes stratégies pour naviguer en ligne en toute sécurité.

3. Collaborer avec l’école et les professionnels pour une approche globale : la synergie entre parents et éducateurs

Le rôle de l’école est primordial dans la gestion de l’usage des écrans. Une collaboration entre parents et enseignants peut offrir une approche cohérente et globale pour accompagner les enfants. Organiser des réunions régulières avec les enseignants pour discuter des problématiques liées à l’utilisation des écrans permet de maintenir une ligne directrice commune.

Exemple : si un parent remarque un changement de comportement chez son enfant en raison de l’usage excessif d’un appareil, il peut en discuter avec le professeur pour identifier des solutions adaptées à la maison et à l’école, créant ainsi un environnement de soutien.

X. Vers un équilibre numérique : construire une relation saine avec les écrans

1. Accepter la place des écrans tout en gardant le contrôle : la technologie comme outil, non comme maître

Les écrans font désormais partie intégrante de notre vie quotidienne et il est irréaliste de vouloir les supprimer totalement. Il s’agit de les intégrer de manière raisonnée et réfléchie. "Il faut accepter que les écrans sont là pour rester, mais il est crucial de garder la maîtrise de leur impact sur nos vies", souligne la psychologue américaine Jean Twenge.

Un parent peut autoriser l’accès aux écrans mais établir des règles claires sur leur utilisation, comme ne pas regarder de vidéos avant d’avoir terminé les devoirs ou de ne pas utiliser de téléphones dans les chambres la nuit.

2. Évoluer avec les besoins de l’enfant et s’adapter au fil des âges : un accompagnement progressif

Les besoins numériques des enfants évoluent avec leur âge. Ainsi, il est essentiel de s’adapter en fonction de l’âge et des capacités de l’enfant. Un enfant de moins de 10 ans n’a pas les mêmes besoins qu’un adolescent de 16 ans en matière de temps d’écran.

Par exemple, l’usage des écrans peut être davantage régulé pour un jeune enfant, tandis qu'un adolescent pourrait être impliqué dans des discussions sur la gestion de son temps d’écran, et ce, progressivement, en fonction de sa maturité.

3. Favoriser l’autonomie et la gestion responsable du temps d’écran : vers un apprentissage de l’autodiscipline

À mesure que les enfants grandissent, il est important de les accompagner dans l’apprentissage de l’autodiscipline. Cela inclut la gestion du temps d’écran, mais aussi la capacité à faire des choix éclairés. Des stratégies comme l’utilisation d’applications pour suivre leur propre usage des écrans peuvent être efficaces. "L'autonomie numérique se construit dans la responsabilité", conclut la psychologue Claire Paoletti.

Exemple : donner à un adolescent la possibilité de gérer lui-même son temps d’écran, mais en lui fournissant des outils pour réfléchir à ses choix (comme des bilans hebdomadaires de son usage), favorise l'apprentissage de l'autodiscipline tout en conservant un cadre familial bienveillant.

 


Par: Said HARIT

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