Les écrans et nos enfants : Comprendre, réguler et accompagner un usage sain
I. L’omniprésence des écrans : un défi moderne pour les parents
1. L’évolution du rapport aux écrans : d’outil à nécessité
Il n'y a pas si longtemps, les écrans étaient
perçus comme des outils accessoires dans la vie quotidienne, utilisés
principalement pour le travail ou le divertissement. Cependant, aujourd'hui,
ils sont devenus des nécessités dans la vie moderne. "Les écrans ne
sont plus des gadgets, ils sont des instruments de connexion à notre
monde", affirme Sherry Turkle, sociologue et auteure de Alone Together.
Le travail, les études, la communication et le divertissement passent par les
écrans. Ainsi, ils sont devenus omniprésents, et leur absence dans la vie des
jeunes est presque impensable.
Cette évolution modifie les relations humaines et
l’apprentissage. Les enfants d’aujourd’hui sont souvent des digital natives,
n’ayant jamais connu un monde sans Internet. Un exemple marquant de cette
évolution est celui d’Emma, 10 ans, qui préfère rechercher des réponses à ses
questions sur YouTube plutôt que dans des livres, reflétant ainsi le passage de
l'outil à la nécessité.
2. Les écrans dans la vie quotidienne : une immersion dès le plus jeune âge
La question n'est plus de savoir si les enfants
sont exposés aux écrans, mais quand et comment cette exposition
commence. Les écrans sont présents dans les foyers dès les premières années de
vie, souvent sous forme de téléviseurs, de tablettes ou de téléphones mobiles.
Même des tout-petits, en maternelle, sont déjà familiarisés avec des interfaces
tactiles et des applications éducatives. Les études montrent que
l'exposition précoce aux écrans peut interférer avec le développement des
capacités motrices et de communication des jeunes enfants, un phénomène
décrit par le Dr Dimitri Christakis, pédiatre et chercheur.
Un exemple de ce phénomène pourrait être celui de
Lucas, âgé de 3 ans, qui est déjà capable de naviguer sur des applications
éducatives sur tablette, mais éprouve des difficultés à se concentrer pendant
les activités de groupe à l'école.
3. Pourquoi la gestion des écrans est devenue un enjeu parental crucial
Les parents se retrouvent aujourd'hui face à un
véritable dilemme numérique : comment équilibrer l’usage des écrans tout
en garantissant un développement sain et équilibré pour leurs enfants ?
"La technologie n'est ni bonne ni mauvaise, elle est ce que nous en
faisons", soulignait l'expert en éducation Neil Postman. L'enjeu pour les
parents est donc d'accompagner les jeunes dans l’usage des écrans tout en
préservant des moments de déconnexion, essentiels pour l'équilibre émotionnel
et physique.
Les jeunes sont confrontés à des pressions
sociales, des risques de dépendance, et une exposition à des contenus
inappropriés. Il est donc primordial de fournir aux enfants un cadre de
référence structuré, dans lequel l’usage des écrans est géré de manière
consciente et bienveillante. La question n’est pas de tout interdire, mais de
trouver des moments pour les autres activités essentielles.
II. Les impacts des écrans sur le développement de l’enfant et de l’adolescent
1. Développement cognitif et apprentissage : quelles conséquences ?
Les écrans ont un impact direct sur les capacités
cognitives des jeunes. Bien que certains contenus éducatifs puissent
stimuler l’intellect, une exposition excessive aux écrans peut altérer
certaines capacités cérébrales essentielles. Le Dr John Hutton,
neuro-développeur, note que l’usage excessif des écrans chez les jeunes enfants
limite le temps consacré à des activités créatives ou sensorielles, ce qui
freine leur développement cognitif.
Par exemple, un enfant qui passe plusieurs heures
par jour sur des jeux vidéo interactifs risque de voir sa capacité à se
concentrer ou à résoudre des problèmes complexes altérée, car ces activités
sollicitent principalement une réactivité immédiate, mais pas une
réflexion à long terme.
2. Effets sur la concentration et la mémoire : mythe ou réalité ?
Des recherches multiples montrent qu’une consommation
excessive d’écrans affecte la concentration et la mémoire de travail.
Les adolescents qui passent trop de temps devant les écrans ont plus de
difficulté à rester concentrés sur des tâches longues et complexes, car le
cerveau s’habitue à la stimulation rapide que fournissent les jeux vidéo
et les réseaux sociaux.
Prenons l'exemple de Sarah, 14 ans, qui, malgré
de bonnes compétences scolaires, peine à se concentrer pendant ses révisions,
ce qui s’explique par la dispersion de son attention causée par une
consommation excessive de contenu numérique. Ces distractions, souvent
invisibles, affectent ses capacités à emmagasiner des informations à long
terme.
3. Sommeil et rythmes biologiques : l’impact des écrans sur le repos
Il est bien établi que les écrans perturbent
le sommeil, notamment à cause de la lumière bleue qu’ils émettent.
Cette lumière interférerait avec la production de mélatonine, l’hormone
du sommeil. Le résultat : des troubles du sommeil chez les adolescents, qui,
par manque de repos, éprouvent des difficultés à rester concentrés ou à réguler
leurs émotions durant la journée.
Imaginons Clément, 16 ans, qui passe des heures à
discuter sur ses réseaux sociaux le soir. Résultat : il se couche tard, ce qui
perturbe son rythme biologique et l’empêche de se réveiller en forme le matin
pour aller à l’école.
4. Conséquences sur le bien-être émotionnel et la santé mentale
L’exposition prolongée aux écrans, en particulier
aux réseaux sociaux, est liée à un augmentation de l’anxiété et de la dépression
chez les adolescents. La pression des comparaisons sociales et l’exposition
constante à des vies idéalisées peuvent fragiliser l'estime de soi des jeunes.
Un exemple de ce phénomène est celui de Léa, 15
ans, qui, après avoir passé plusieurs heures sur Instagram, se sent constamment
inférieure à ses camarades, car elle se compare à des images qui ne
correspondent en rien à la réalité. Les études de la psychologue Jean Twenge
démontrent que le temps passé sur les réseaux sociaux est directement lié à une
baisse de l’estime de soi.
III. Les risques liés à une surexposition aux écrans
1. Addiction aux écrans : reconnaître les signes avant-coureurs
L'addiction numérique est un risque
grandissant pour les jeunes. Les signes avant-coureurs incluent l’irritabilité
lorsqu’ils sont privés d’écrans, des tentatives répétées de contrôler leur
usage, ou une compulsion à se connecter même lorsqu’ils n’en ont pas
besoin. L'addiction se manifeste souvent de manière insidieuse, avec des
conséquences qui peuvent affecter leur vie sociale, scolaire et familiale.
Un exemple : Thomas, 13 ans, qui passe des heures
à jouer à des jeux vidéo en ligne et se fâche dès que ses parents lui demandent
d’éteindre son ordinateur. Ses amis commencent à se détourner de lui, et ses
résultats scolaires en pâtissent.
2. Sédentarité et obésité : quand le numérique limite l’activité physique
L’une des conséquences les plus visibles de
l’usage excessif des écrans est la sédentarité. Les jeunes qui
passent beaucoup de temps devant les écrans réduisent leur temps d’activité
physique, ce qui augmente les risques de maladies comme l’obésité. Les études
de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) révèlent qu’un usage prolongé
des écrans, associé à un manque d’exercice physique, est un facteur majeur de
l’obésité infantile et adolescente.
Exemple concret : Inès, 12 ans, passe de longues
heures devant la télévision et sur ses jeux vidéo, négligeant les jeux
extérieurs ou même les simples activités physiques comme marcher ou faire du
vélo. Elle commence à prendre du poids et se sent moins énergique.
3. Cyber-harcèlement et dangers en ligne : protéger son enfant du numérique
Les risques liés à la cyber-sécurité et au cyber-harcèlement
sont malheureusement des réalités que les parents doivent prendre en compte.
Les adolescents sont exposés à des contenus inappropriés, à des discours de
haine, et parfois à des attaques ciblées sur les réseaux sociaux. Il est
essentiel de fournir aux jeunes les outils nécessaires pour se protéger, en les
élevant à une culture numérique responsable.
Un exemple de situation : Pauline, 16 ans,
victime de cyber-harcèlement sur un réseau social, se retrouve complètement
isolée et déprimée. Heureusement, ses parents, après l’avoir découverte, l’ont
aidée à signaler l’incident et à renforcer la confidentialité de ses comptes.
4. Influence des réseaux sociaux : pression sociale et estime de soi
Les réseaux sociaux jouent un rôle clé dans le renforcement
des pressions sociales. Les jeunes, en particulier les adolescentes, sont
souvent confrontés à des standards de beauté et de succès irréalistes qui
nuisent à leur estime de soi. Les études montrent une corrélation
directe entre l’usage excessif des réseaux sociaux et les troubles
alimentaires, l’anxiété et la dépression chez les jeunes.
Prenons l’exemple de Clara, 14 ans, qui se sent
constamment sous pression à cause des photos qu’elle publie sur Instagram et du
nombre de likes qu’elle reçoit. Cela affecte son humeur et son image
corporelle, rendant ses interactions sociales plus difficiles.
IV. Comprendre le rôle des écrans dans la vie des jeunes
1. Un outil de divertissement, d’éducation et de socialisation
Les écrans, loin d’être de simples instruments de
distraction, sont aujourd’hui des outils multifonctionnels dans la vie
des jeunes. Ils sont à la fois des sources de divertissement (jeux
vidéo, séries, films), mais aussi des outils d’éducation (cours en
ligne, applications éducatives) et de socialisation (réseaux sociaux,
messagerie instantanée). Le rôle des écrans dans la construction des jeunes
d’aujourd’hui est indéniable, tant au niveau de leurs compétences numériques
que de leur capacité à se connecter avec leurs pairs.
Prenons l’exemple d'Alex, 14 ans, qui utilise son
téléphone pour rester en contact avec ses amis via des applications de
messagerie. Mais il l’utilise également pour ses devoirs en ligne, apprendre de
nouvelles compétences via des vidéos éducatives, ou même suivre des cours à
distance. Les écrans sont un outil dans sa vie quotidienne, qui touche
presque tous les aspects de son existence, à la fois personnel et scolaire.
2. L’écran comme échappatoire : comprendre les besoins sous-jacents
Pour certains jeunes, l’écran devient un
refuge, une manière de fuir une réalité qu’ils jugent difficile à
affronter. En période de stress scolaire, de conflits familiaux ou d’isolement
social, les écrans peuvent offrir une évasion temporaire. Cependant,
derrière cette échappatoire se cachent souvent des besoins non satisfaits : un
besoin d’attachement, de validation sociale ou même d’affirmation de soi.
Par exemple, Marie, 17 ans, se plonge souvent
dans les jeux vidéo pour échapper à ses préoccupations scolaires et familiales.
Les jeux en ligne, avec leur forte composante sociale, lui permettent de
se sentir valorisée et connectée à un groupe. Cependant, ce comportement peut
devenir problématique si les besoins sous-jacents ne sont pas abordés, comme
l’absence de soutien émotionnel ou la gestion des émotions face à des défis réels.
3. La perception des écrans par les enfants et les adolescents
Les jeunes ont une perception des écrans qui
diffère largement de celle des adultes. Pour eux, l’écran représente un
moyen de communication direct et instantané avec leurs amis et le monde.
Selon une étude de Jean Twenge, sociologue, les jeunes générations sont
plus enclines à considérer les écrans comme des extensions naturelles de
leur réalité plutôt que des objets externes. Les adolescents, en
particulier, sont souvent plus vulnérables à la dépendance numérique car ils
associent l’utilisation des écrans à leur identité et à leur appartenance
sociale.
Lucas, 15 ans, voit son téléphone comme une extension
de lui-même, indispensable pour maintenir sa place dans son cercle social.
Il communique constamment avec ses amis via des applications de messagerie, et
un jour sans notification peut lui sembler une rupture de lien.
V. Établir un cadre sain et équilibré d’utilisation des écrans
1. Fixer des règles claires et adaptées à l’âge
Établir un cadre d’utilisation des écrans
commence par la mise en place de règles claires et adaptées à chaque
étape du développement. Un enfant plus jeune aura besoin de plus de structure
et de limites temporelles, tandis qu’un adolescent pourra bénéficier de
plus d’autonomie et de discussions sur la gestion responsable. Le cadre doit
être flexible, évolutif, et toujours en lien avec les valeurs familiales.
Par exemple, pour une famille avec des enfants de
7 et 12 ans, des règles pourraient stipuler que les écrans ne sont autorisés
que pendant des plages horaires spécifiques et après avoir effectué les
devoirs et les tâches ménagères. À l’adolescence, ces règles peuvent évoluer
pour intégrer un contrôle plus souple, mais avec des discussions
régulières sur les limites et les attentes.
2. Encourager une consommation active et responsable des écrans
L’objectif n’est pas de tout interdire, mais d’encourager
une consommation active et responsable des écrans. Il s’agit de transformer
l’utilisation passive (consommation de contenu sans réflexion) en une
utilisation plus réfléchie, éducative et créative. Par exemple, encourager un
enfant à créer du contenu (vidéos, dessins, blogs) plutôt qu’à être seulement
spectateur.
Un adolescent, comme Julien, 16 ans, pourrait
être invité à utiliser son smartphone pour documenter un projet scolaire
via des recherches en ligne, des applications de montage vidéo, ou même pour
discuter avec des camarades d’un sujet scolaire. Cette approche permet de
réorienter l’usage des écrans vers des activités constructives tout en gardant
un aspect social et ludique.
3. Apprendre à différencier les usages éducatifs et récréatifs
Il est essentiel d’aider les jeunes à différencier
les usages éducatifs et récréatifs des écrans. En fournissant un cadre
spécifique pour l’apprentissage en ligne, les jeux vidéo et le temps libre, on
leur apprend à réguler leur usage de manière autonome. Les écrans ne doivent
pas devenir un substitut à des activités de détente naturelles, mais plutôt un
complément.
Prenons l'exemple d'Elise, 13 ans, qui utilise sa
tablette pour faire ses devoirs sur des applications éducatives et pour réviser
ses leçons. Cependant, elle doit également avoir des plages horaires
définies pour des activités purement récréatives comme regarder des vidéos
ou jouer à des jeux en ligne. Cela permet d’éviter une saturation numérique
tout en équilibrant les bénéfices des écrans.
VI. L’importance du dialogue et de l’accompagnement parental
1. Communiquer avec bienveillance et sans diaboliser les écrans
Le dialogue autour des écrans doit se faire dans
un climat de bienveillance, sans jugement ni diabolisation. Les parents
peuvent éviter de dire "les écrans sont mauvais pour toi", mais
plutôt "comment utilises-tu ton téléphone et qu'est-ce que cela t'apporte
?". Ce type de dialogue favorise l’écoute et la compréhension,
et évite de pousser les jeunes à une rébellion contre des interdictions
excessives.
Claire, mère de deux adolescents, préfère
discuter ouvertement avec ses enfants sur les contenus qu’ils consomment,
plutôt que de les interdire catégoriquement. Elle leur explique que l’usage des
écrans peut être bénéfique, mais qu’il doit être équilibré et responsable. En
réponse, ses enfants se sentent plus à l’aise pour exprimer leurs
préoccupations ou leurs tentations d’utilisation excessive.
2. Instaurer un climat de confiance pour éviter le conflit
Un climat de confiance entre les parents
et les enfants est fondamental pour éviter les conflits. Les parents doivent
être à l’écoute, prêts à comprendre les besoins et les désirs des
jeunes, tout en leur offrant des perspectives de gestion des écrans. Lorsque le
dialogue est ouvert, les règles sont mieux acceptées et les conflits sont moins
fréquents.
Par exemple, avec son fils de 14 ans, Marc décide
de créer un accord familial sur l’utilisation des écrans. Ensemble, ils
décident des règles de base (temps d’écran limité à 2 heures par jour, pas
d’écrans à table, etc.) et réévaluent ces règles tous les mois. Cela renforce
le sentiment de partenariat, plutôt que de confrontation.
3. Expliquer les enjeux et responsabiliser progressivement
Les jeunes doivent être responsabilisés
progressivement en leur expliquant les enjeux sous-jacents à une
utilisation équilibrée des écrans : l’importance du sommeil, des interactions
sociales réelles, de la concentration, etc. En apprenant à gérer leur temps
d'écran, les jeunes développent des compétences en matière de gestion du
temps, de prise de décision autonome, et d’autodiscipline.
Ainsi, Anaïs, 15 ans, a appris à équilibrer ses
activités grâce à l’accompagnement de ses parents. Plutôt que d’imposer des
restrictions strictes, ses parents l’ont guidée pour réaliser un planning
d'activités et lui ont expliqué les bienfaits d’une journée sans écran.
VII. Des alternatives aux écrans pour un mode de vie équilibré
1. Encourager les activités physiques et extérieures : redécouvrir le mouvement naturel
Les écrans peuvent capturer toute notre
attention, mais rien ne remplace les bienfaits d’une activité physique
régulière. "Le mouvement est essentiel pour le cerveau", explique le
Dr John Ratey, professeur à Harvard. Il n’est pas question de pratiquer un
sport intensif, mais de redonner aux enfants et aux adolescents la possibilité
de bouger, de courir, de jouer à l’extérieur. Que ce soit une simple promenade,
une partie de football entre amis, ou une balade à vélo, l’exercice physique
améliore non seulement la santé physique mais aussi la santé mentale.
Exemple : chaque samedi matin, une famille peut
organiser une activité sportive commune, comme une randonnée ou un jeu de
ballon dans un parc. Cela crée des moments de partage, d’échange et de
bien-être, loin des écrans.
2. Redécouvrir le plaisir des jeux de société et des loisirs créatifs : des moments de connexion réelle
Les jeux de société, les puzzles, ou les
activités manuelles comme la peinture ou la construction en Lego peuvent être
des alternatives ludiques et enrichissantes aux écrans. Ces activités
permettent aux enfants et adolescents de développer leur imagination, leur
logique et leur capacité à travailler en équipe. En plus, elles favorisent la
concentration et l'introspection.
Par exemple, une soirée hebdomadaire de jeux de
société en famille peut renforcer les liens familiaux et offrir une pause
bénéfique pour tous. Les jeunes adolescents, souvent accros aux écrans, se
réapproprient progressivement ces activités sans pression.
3. Favoriser la lecture et les interactions familiales : cultiver l’imaginaire et la proximité
La lecture est une alternative précieuse aux
écrans. Elle développe la concentration, l’imaginaire et la réflexion.
"Les livres offrent un monde infini d’aventures, de découvertes et
d'apprentissage", soulignait l’écrivain C.S. Lewis. Encourager la lecture
à haute voix, ou encore instaurer une routine où chaque membre de la famille
lit pendant un moment de la journée, est un moyen de favoriser à la fois
l'autonomie et la proximité familiale.
Un exemple simple : chaque soir, instaurer un
moment de lecture en famille où chacun lit son propre livre ou une histoire à
haute voix, favorise une atmosphère apaisante avant le coucher et permet de
tisser des liens.
VIII. Adopter de bonnes pratiques en tant que parent
1. Être un modèle : l’importance de la cohérence entre le discours et l’exemple
Les parents sont les premiers à influencer les
habitudes de leurs enfants, en particulier en ce qui concerne la gestion des
écrans. Il est crucial que les parents soient eux-mêmes conscients de leur
usage des technologies. La cohérence entre les paroles et les actes est
essentielle. Un parent qui limite son propre temps d’écran et qui privilégie
les moments en famille incarne l'exemple à suivre.
Ainsi, si vous voulez que vos enfants respectent
les moments sans écran, commencez par vous-même. Par exemple, lors des repas en
famille, engagez une discussion sur des sujets d'actualité ou des expériences
vécues plutôt que de consulter constamment vos mails ou réseaux sociaux.
2. Créer des moments sans écrans en famille : redonner de la qualité au temps partagé
Les moments en famille sans écrans sont des
occasions pour renforcer les liens affectifs et créer des souvenirs communs. Il
est important d’instaurer des règles simples, comme ne pas utiliser les
téléphones à table ou lors des moments de loisirs partagés.
Par exemple, pendant les repas, la règle peut
être de ne pas utiliser les écrans, permettant ainsi à chaque membre de la
famille de se concentrer sur les échanges, la communication et la convivialité.
Ce type de cadre renforce non seulement la cohésion familiale, mais crée
également une atmosphère détendue et propice à la discussion.
3. Apprendre à gérer sa propre consommation numérique : l’auto-régulation pour les adultes
Les adultes, eux aussi, doivent apprendre à gérer
leur propre consommation numérique. Un parent qui passe des heures sur son
téléphone ou son ordinateur, même en présence de ses enfants, montre un mauvais
exemple et peut involontairement encourager la dépendance des jeunes.
En adoptant une approche consciente, comme
limiter l'utilisation des écrans à certains moments de la journée ou pratiquer
la déconnexion totale pendant les moments familiaux, les parents peuvent mieux
gérer leur propre relation avec le numérique. De plus, en expliquant les
raisons de cette gestion aux enfants, ils les aideront à comprendre
l’importance de l’équilibre dans l’usage des écrans.
IX. Les outils et solutions pour accompagner les enfants et adolescents
1. Applications et contrôles parentaux : quelle efficacité ?
Les contrôles parentaux, à travers des
applications dédiées ou des fonctions intégrées dans les appareils, peuvent
aider à gérer le temps d'écran des jeunes. Cependant, il est important de ne
pas voir ces outils comme des solutions définitives. "La technologie peut
être un allié, mais elle ne remplace pas l'éducation", affirme le Dr.
Catherine Lemoine, psychologue.
Il peut être utile de définir des règles
d’utilisation dès le début. Par exemple, limiter l’usage des jeux vidéo ou des
réseaux sociaux à un certain nombre d’heures par jour, ou interdire les écrans
après une certaine heure pour favoriser un bon sommeil.
2. Les ressources éducatives pour sensibiliser aux dangers du numérique : l’éducation numérique à l’école et à la maison
Il est essentiel d’éduquer les jeunes aux dangers
du numérique dès leur plus jeune âge. De nombreuses ressources pédagogiques,
comme des livres, des films ou des programmes scolaires, peuvent aider à
sensibiliser les enfants et les adolescents aux risques liés à l’utilisation
excessive des écrans, tels que la cyberdépendance, le harcèlement en ligne ou
la gestion des données personnelles.
Par exemple, des ateliers en école primaire ou
secondaire peuvent être organisés pour expliquer les enjeux du numérique et
sensibiliser les jeunes à une utilisation responsable. À la maison, les parents
peuvent initier des discussions sur les dangers du cyber-harcèlement et des
contenus inappropriés, tout en veillant à ce que leurs enfants aient les bonnes
stratégies pour naviguer en ligne en toute sécurité.
3. Collaborer avec l’école et les professionnels pour une approche globale : la synergie entre parents et éducateurs
Le rôle de l’école est primordial dans la gestion
de l’usage des écrans. Une collaboration entre parents et enseignants peut
offrir une approche cohérente et globale pour accompagner les enfants.
Organiser des réunions régulières avec les enseignants pour discuter des
problématiques liées à l’utilisation des écrans permet de maintenir une ligne
directrice commune.
Exemple : si un parent remarque un changement de
comportement chez son enfant en raison de l’usage excessif d’un appareil, il
peut en discuter avec le professeur pour identifier des solutions adaptées à la
maison et à l’école, créant ainsi un environnement de soutien.
X. Vers un équilibre numérique : construire une relation saine avec les écrans
1. Accepter la place des écrans tout en gardant le contrôle : la technologie comme outil, non comme maître
Les écrans font désormais partie intégrante de
notre vie quotidienne et il est irréaliste de vouloir les supprimer totalement.
Il s’agit de les intégrer de manière raisonnée et réfléchie. "Il faut
accepter que les écrans sont là pour rester, mais il est crucial de garder la
maîtrise de leur impact sur nos vies", souligne la psychologue américaine
Jean Twenge.
Un parent peut autoriser l’accès aux écrans mais
établir des règles claires sur leur utilisation, comme ne pas regarder de
vidéos avant d’avoir terminé les devoirs ou de ne pas utiliser de téléphones
dans les chambres la nuit.
2. Évoluer avec les besoins de l’enfant et s’adapter au fil des âges : un accompagnement progressif
Les besoins numériques des enfants évoluent avec
leur âge. Ainsi, il est essentiel de s’adapter en fonction de l’âge et des
capacités de l’enfant. Un enfant de moins de 10 ans n’a pas les mêmes besoins
qu’un adolescent de 16 ans en matière de temps d’écran.
Par exemple, l’usage des écrans peut être
davantage régulé pour un jeune enfant, tandis qu'un adolescent pourrait être
impliqué dans des discussions sur la gestion de son temps d’écran, et ce,
progressivement, en fonction de sa maturité.
3. Favoriser l’autonomie et la gestion responsable du temps d’écran : vers un apprentissage de l’autodiscipline
À mesure que les enfants grandissent, il est
important de les accompagner dans l’apprentissage de l’autodiscipline. Cela
inclut la gestion du temps d’écran, mais aussi la capacité à faire des choix
éclairés. Des stratégies comme l’utilisation d’applications pour suivre leur
propre usage des écrans peuvent être efficaces. "L'autonomie numérique se
construit dans la responsabilité", conclut la psychologue Claire Paoletti.
Exemple : donner à un adolescent la possibilité
de gérer lui-même son temps d’écran, mais en lui fournissant des outils pour
réfléchir à ses choix (comme des bilans hebdomadaires de son usage), favorise
l'apprentissage de l'autodiscipline tout en conservant un cadre familial
bienveillant.
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