Cinq erreurs à éviter dans le suivi scolaire de votre enfant (exemples vécus et comment y remédier)
Être parent, c’est un peu comme naviguer sur une
mer agitée : on veut le meilleur pour son enfant, mais les vagues des
responsabilités, des attentes et des imprévus peuvent nous faire perdre le cap.
Dans le suivi scolaire, il est facile de tomber dans certains pièges, souvent
avec les meilleures intentions du monde. Ces erreurs, bien que courantes,
peuvent freiner la motivation de votre enfant, créer des tensions ou même nuire
à son épanouissement. Dans cet article, je vais explorer les erreurs les plus
fréquentes que les parents commettent dans le suivi scolaire de leur enfant,
tout en proposant des solutions concrètes pour les éviter, avec une touche
d’humanité et de bienveillance.
I. Erreur n°1 : Mettre trop de pression sur les résultats scolaires
« Si tu n’as pas un 18 en maths, tu peux dire
adieu à ton week-end ! » Cette phrase, vous l’avez peut-être déjà entendue ou
même prononcée. On veut pousser nos enfants à donner le meilleur d’eux-mêmes,
mais à trop insister sur les notes, on risque de transformer l’apprentissage en
une course stressante vers la performance.
1. Pourquoi c’est un problème ?
Les enfants perçoivent vite la pression comme un
message implicite : « Ta valeur dépend de tes résultats. » Cela peut engendrer
de l’anxiété, une peur de l’échec ou, pire, une perte de curiosité pour
apprendre. Une étude de l’Université de Stanford (2019) a montré que les élèves
sous forte pression parentale avaient tendance à développer des symptômes de
stress chronique, nuisant à leur bien-être et à leur créativité.
2. Exemple vécu
Prenez l’histoire de Sophie, 14 ans, dont les
parents vérifiaient chaque note sur l’ENT (Espace Numérique de Travail) dès
qu’elle était publiée. Une mauvaise note en physique (12/20) déclenchait
systématiquement une longue discussion sur ses « efforts insuffisants ».
Résultat ? Sophie a fini par détester la physique, alors qu’elle adorait
expérimenter en sciences au primaire. La pression a éteint sa passion.
3. Comment y remédier ?
- Changez de focale : au lieu de vous focaliser sur les notes, intéressez-vous au
processus d’apprentissage. Demandez à votre enfant : « Qu’as-tu appris de
nouveau aujourd’hui ? » ou « Qu’est-ce qui t’a semblé difficile dans ce
chapitre ? » Cela montre que vous valorisez l’effort et la curiosité.
- Célébrez les progrès, pas seulement les
succès : Si votre enfant passe de 10 à 13 en
anglais, félicitez son amélioration, même si ce n’est pas encore un 20.
- Créez un environnement safe : Assurez-lui qu’il peut vous parler de ses
difficultés sans crainte de jugement. Comme le disait le psychologue Carl
Rogers, « Ce n’est qu’en se sentant accepté qu’on peut changer. »
II. Erreur n°2 : Comparer son enfant aux autres
« Regarde ton cousin Paul, lui, il a eu 19 en
histoire ! » Comparer son enfant à un camarade, un frère ou une sœur semble
parfois motivant, mais c’est souvent contre-productif.
1. Pourquoi c’est un problème ?
Chaque enfant est unique, avec ses forces, ses faiblesses
et son propre rythme. Les comparaisons sapent l’estime de soi et donnent
l’impression à l’enfant qu’il n’est « jamais assez ». Cela peut aussi créer de
la rivalité ou du ressentiment, que ce soit envers le parent ou la personne
avec qui il est comparé.
2. Exemple vécu
Lucas, 12 ans, entendait souvent sa mère dire : «
Pourquoi tu n’es pas comme ta sœur, qui révise sans qu’on lui demande ? » Ces
remarques, bien que non malveillantes, ont poussé Lucas à se sentir inférieur
et à se désengager de ses études, pensant qu’il « ne serait jamais à la hauteur
».
3. Comment y remédier ?
- Valorisez l’individualité : Mettez en avant ce que votre enfant fait
de bien, même si c’est différent des autres. Par exemple : « J’aime
comment tu prends le temps d’expliquer les choses à tes amis, tu as un
vrai talent pour ça. »
- Fixez des objectifs personnalisés : Si votre enfant a du mal en lecture, au
lieu de le comparer à un camarade qui lit vite, proposez-lui de lire une
page de plus par jour et suivez ses progrès ensemble.
- Adoptez une communication positive : Remplacez les comparaisons par des
encouragements tournés vers l’avenir. Par exemple : « Je vois que tu
travailles dur, et je suis sûr que tu vas continuer à progresser. »
III. Erreur n°3 : Négliger l’équilibre émotionnel et physique
Entre les devoirs, les activités extrascolaires
et les écrans, il est facile d’oublier que l’apprentissage repose sur un socle
fondamental : le bien-être. Certains parents, dans leur volonté d’accompagner
leur enfant, surchargent son emploi du temps ou minimisent l’importance du
sommeil et des moments de détente.
1. Pourquoi c’est un problème ?
Un enfant fatigué, stressé ou surmené a du mal à
se concentrer et à retenir. Selon une étude de la National Sleep Foundation
(2020), les adolescents qui dorment moins de 8 heures par nuit ont des
performances scolaires significativement plus faibles. De même, un manque de
moments de loisir peut étouffer la créativité et la motivation.
2. Exemple vécu
Emma, 16 ans, suivait des cours de piano, de
tennis et des cours particuliers en maths en plus de ses journées au lycée. Ses
parents pensaient que cet emploi du temps chargé la préparait à « réussir dans
la vie ». Mais Emma, épuisée, a fini par faire un burn-out scolaire, avec des
crises d’angoisse avant les contrôles.
3. Comment y remédier ?
- Priorisez le sommeil : Assurez-vous que votre enfant dort
suffisamment (9-11h pour les 6-13 ans, 8-10h pour les 14-17 ans). Créez
une routine du soir sans écrans au moins 30 minutes avant le coucher.
- Laissez du temps pour jouer : Les moments de détente, qu’il s’agisse de
dessiner, de jouer à un jeu de société ou de discuter en famille, sont
essentiels pour recharger les batteries mentales.
- Soyez à l’écoute des signaux : Si votre enfant semble irritable, fatigué
ou démotivé, prenez le temps de discuter avec lui pour identifier ce qui
ne va pas. Parfois, une simple pause peut tout changer.
IV. Erreur n°4 : Faire les devoirs à sa place
Face à un exercice compliqué ou à un enfant qui
traîne des pieds, il est tentant de « donner un coup de main »… qui finit par
devenir une prise en charge complète. « Allez, je vais t’écrire la première
phrase de ta rédaction, tu continueras. »
1. Pourquoi c’est un problème ?
Faire les devoirs à la place de votre enfant l’empêche
de développer son autonomie et sa résilience face aux difficultés. Cela peut
aussi lui donner l’impression qu’il n’est pas capable de réussir seul, ce qui
mine sa confiance en lui. À long terme, il risque de devenir dépendant de votre
aide.
2. Exemple vécu
Thomas, 10 ans, avait une mère qui, par peur
qu’il rende un travail imparfait, relisait et corrigeait systématiquement ses
devoirs. Résultat : Thomas paniquait dès qu’il devait travailler seul, car il
n’avait jamais appris à gérer ses erreurs.
3. Comment y remédier ?
- Soyez un guide, pas un exécutant : Posez des questions pour orienter votre
enfant (« Comment pourrais-tu commencer cette phrase ? ») plutôt que de
donner la réponse.
- Laissez-le faire des erreurs : Les erreurs sont des opportunités
d’apprentissage. Si votre enfant rend un devoir avec des fautes,
discutez-en avec lui après pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné.
- Encouragez l’autonomie progressive : Commencez par l’accompagner dans la
planification de ses devoirs, puis laissez-le travailler seul petit à
petit, en restant disponible en cas de besoin.
V. Erreur n°5 : Ignorer ses centres d’intérêt et ses forces
Enfin, une erreur fréquente est de se concentrer
uniquement sur les matières « importantes » (maths, français, etc.) au
détriment des passions ou des talents de votre enfant. Si votre ado adore
dessiner mais passe tout son temps à réviser des matières où il galère, il
risque de perdre ce qui le fait vibrer.
1. Pourquoi c’est un problème ?
Les centres d’intérêt sont des moteurs de motivation.
En les négligeant, on prive l’enfant d’une source de joie et de confiance qui
pourrait justement l’aider à surmonter ses difficultés scolaires. Comme le
disait Howard Gardner, psychologue et père de la théorie des intelligences
multiples, « Chaque enfant a un génie qui lui est propre. »
2. Exemple vécu
Clara, 15 ans, adorait écrire des histoires, mais
ses parents insistaient pour qu’elle se concentre sur ses lacunes en chimie. En
intégrant un atelier d’écriture recommandé par son professeur de français,
Clara a non seulement gagné en confiance, mais elle a aussi amélioré ses
compétences en rédaction, ce qui a boosté ses notes dans d’autres matières.
3. Comment y remédier ?
- Découvrez ses passions : Prenez le temps de discuter avec votre
enfant de ce qu’il aime faire, même si cela semble éloigné du programme
scolaire.
- Intégrez ses intérêts dans l’apprentissage : Si votre enfant aime les jeux vidéo,
proposez-lui de créer une histoire en anglais basée sur son jeu préféré
pour travailler cette langue.
- Encouragez l’équilibre : Soutenez ses hobbies tout en l’aidant à
organiser son temps pour ne pas négliger ses responsabilités scolaires.
Conclusion : Accompagner avec bienveillance et équilibre
Accompagner son enfant dans son parcours
scolaire, c’est un peu comme marcher à ses côtés sur un sentier escarpé : il
faut savoir quand le tenir par la main, quand le laisser avancer seul, et quand
s’arrêter pour admirer la vue. Éviter ces erreurs – trop de pression, les
comparaisons, le surmenage, l’excès d’aide ou l’ignorance de ses passions –
demande de la patience et de l’écoute, mais c’est un investissement qui porte
ses fruits. En valorisant l’effort, en respectant son rythme et en cultivant
son bien-être, vous aiderez votre enfant à grandir non seulement comme élève,
mais comme une personne épanouie.
Et vous, quelles stratégies avez-vous trouvées
pour accompagner votre enfant dans ses études ? Partagez vos expériences en
commentaire, car, comme le disait le proverbe africain, « Il faut tout un
village pour élever un enfant. »
Par: Said HARIT
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