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Votre ado refuse de travailler ? Voici l’approche psycho-coaching pas à pas

 

Votre ado refuse de travailler ? Voici l’approche psycho-coaching pas à pas

 

Quand votre ado claque la porte de sa chambre, met ses écouteurs et vous lance un « J’ai pas envie de bosser ! », c’est comme si un mur invisible se dressait entre vous et lui. Vous avez tout essayé : les menaces, les récompenses, les longues discussions… Rien n’y fait. La motivation semble avoir déserté, et vous vous sentez démuni, peut-être même coupable. Et si, au lieu de forcer, on changeait de perspective ? En tant que psycho-coach scolaire, je vous propose une approche qui va au-delà des solutions classiques. Une approche humaine, profonde, qui reconnecte votre ado à ses propres moteurs internes. Voici comment.


I. Comprendre ce qui se cache derrière le refus

Le refus de travailler n’est pas juste une question de paresse ou de mauvaise volonté. C’est souvent le symptôme d’un malaise plus profond. Peur de l’échec, manque de sens, pression écrasante, ou même une quête d’autonomie maladroite… Votre ado ne vous dit pas tout, et parfois, il ne se comprend pas lui-même.

Prenons l’exemple de Lucas, 15 ans. Ses parents me l’ont amené parce qu’il passait ses journées sur son téléphone, refusant de toucher à ses devoirs. En creusant, on a découvert que Lucas se sentait « nul » en maths, une matière qu’il associait à des remarques humiliantes d’un ancien prof. Son refus de travailler était une façon de se protéger : pourquoi s’investir si c’est pour échouer encore ? En psycho-coaching, on commence par écouter, sans juger, pour identifier ces blocages émotionnels.

Citation inspirante : « Les enfants ne manquent pas de capacités, ils manquent parfois de clarté sur ce qui les freine. » – Isabelle Filliozat, psychologue.

Que faire ?

  • Posez des questions ouvertes : « Qu’est-ce qui rend les devoirs si durs pour toi en ce moment ? »
  • Évitez les jugements (« Tu es fainéant ») et privilégiez l’empathie (« On dirait que quelque chose te pèse, tu veux m’en parler ? »).
  • Cherchez les émotions sous-jacentes : peur, frustration, manque de confiance.

II. Redonner du sens à l’effort

Pour un ado, l’école peut ressembler à une succession de tâches imposées, déconnectées de ses aspirations. « Pourquoi je devrais apprendre la géo ? Ça sert à rien ! » Cette phrase, vous l’avez entendue. Et elle n’est pas totalement absurde. À l’adolescence, le cerveau est en quête de sens. Si votre ado ne voit pas pourquoi il travaille, il ne bougera pas.

L’approche psycho-coaching repose sur un principe clé : connecter les efforts à des objectifs personnels. Par exemple, Clara, 16 ans, détestait l’anglais jusqu’à ce qu’on relie cette matière à son rêve de voyager en Australie. En visualisant comment l’anglais pouvait l’aider à vivre cette aventure, elle a retrouvé une motivation intrinsèque.

Que faire ?

  • Aidez votre ado à identifier ses rêves, même flous : « Si tu pouvais faire ce que tu veux plus tard, ce serait quoi ? »
  • Reliez les matières scolaires à ses centres d’intérêt. Par exemple, un ado fan de jeux vidéo pourrait voir les maths comme un moyen de coder son propre jeu.
  • Utilisez la technique des « petits pourquoi » : pour chaque tâche, demandez « Pourquoi ça pourrait être utile pour toi ? » Cela l’aide à construire du sens.

III. Cultiver l’autonomie, pas la dépendance

Un piège fréquent ? Vouloir tout contrôler : vérifier les devoirs, imposer des horaires stricts, surveiller chaque étape. Mais à l’adolescence, l’enjeu est de devenir autonome. Si vous faites tout à sa place, votre ado risque de se sentir infantilisé ou, pire, de perdre confiance en ses capacités.

En psycho-coaching, on apprend aux ados à devenir les pilotes de leur propre réussite. Par exemple, au lieu de dire « Va faire tes devoirs maintenant », demandez : « Comment tu veux t’organiser pour boucler ton travail ce soir ? » Cela lui donne un sentiment de contrôle, essentiel pour sa motivation.

Exemple concret : Mehdi, 14 ans, ne faisait rien sans que sa mère le lui rappelle. En coaching, on a mis en place un tableau de planification qu’il remplissait lui-même. Résultat ? Il a commencé à s’organiser seul, fier de prendre les choses en main.

Que faire ?

  • Laissez-le faire des choix, même petits : « Tu veux bosser maintenant ou après le dîner ? »
  • Valorisez ses efforts, pas seulement ses résultats : « Je vois que tu as passé du temps sur ton exposé, c’est super que tu t’accroches ! »
  • Acceptez les erreurs comme des étapes d’apprentissage. Un devoir raté n’est pas la fin du monde, c’est une occasion d’apprendre.

IV. Renforcer la confiance en soi

Un ado qui refuse de travailler a souvent une estime de soi fragile. Chaque échec, chaque note moyenne peut renforcer l’idée qu’il « n’est pas à la hauteur ». En psycho-coaching, on travaille sur cette image de soi, car la motivation passe par la croyance en ses propres capacités.

Citation inspirante : « La confiance en soi ne se donne pas, elle se construit par des petites victoires répétées. » – Carol Dweck, psychologue.

Prenons l’exemple d’Emma, 17 ans, qui se voyait comme « la nulle de la classe ». On a commencé par identifier ses forces : elle était créative et douée pour raconter des histoires. En valorisant ces atouts dans ses travaux scolaires (comme un exposé où elle a brillé), elle a peu à peu repris confiance.

Que faire ?

  • Célébrez les petites réussites : « Tu as fini ce chapitre, c’est un super pas ! »
  • Aidez-le à se fixer des objectifs réalistes et atteignables pour éviter la frustration.
  • Encouragez l’auto-réflexion : « Qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui dont tu es fier ? »

V. Créer un environnement propice à la motivation

L’environnement joue un rôle clé. Un ado submergé par les distractions (téléphone, réseaux sociaux) ou par un climat familial tendu aura du mal à se mettre au travail. En psycho-coaching, on ne se contente pas de dire « Éteins ton portable ! ». On co-construit des solutions avec l’ado.

Exemple concret : Noah, 15 ans, passait des heures sur TikTok au lieu de réviser. Ensemble, on a décidé qu’il mettrait son téléphone dans une autre pièce pendant 25 minutes de travail (technique Pomodoro), avec une pause de 5 minutes pour checker ses notifications. Cette alternance lui a permis de rester concentré sans se sentir privé.

Que faire ?

  • Proposez des rituels simples : un espace de travail clair, une playlist calme, ou des sessions courtes.
  • Implémentez la règle des « 2 minutes » : pour démarrer, dites-lui de commencer par juste 2 minutes sur une tâche. Souvent, ça suffit pour se lancer.
  • Soyez un modèle : montrez-lui que vous aussi, vous vous organisez pour vos propres tâches.

En conclusion : un chemin, pas une bataille

Accompagner un ado qui refuse de travailler, c’est avant tout comprendre qu’il ne s’oppose pas à vous, mais à quelque chose en lui : une peur, un doute, un manque de sens. L’approche psycho-coaching ne cherche pas à forcer, mais à libérer. En écoutant, en valorisant, en redonnant du sens et de l’autonomie, vous aidez votre ado à retrouver le goût de l’effort.

Ce chemin demande de la patience, mais les résultats sont là. Comme me l’a dit Lucas, après quelques séances : « C’est bizarre, mais maintenant, j’ai presque envie de réussir. » Et si c’était ça, la vraie victoire ?

Envie d’aller plus loin ? Essayez une de ces actions dès aujourd’hui : parlez avec votre ado de ses rêves, laissez-le organiser une soirée de travail à sa façon, ou félicitez-le pour un petit effort. Chaque pas compte.



Par: Said HARIT

 

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